mercredi 16 octobre 2013

Les risques psychosociaux : 1ère partie


Perte de confiance en soi, insomnie, dépression… De plus en plus de salariés souffrent de troubles psychosociaux du fait de leur travail, le principal de ces maux étant le stress. Les risques psychosociaux sont de plus en plus observés, évalués, prévenus, car, au-delà du risque pour la santé des travailleurs, il impacte considérablement la performance des entreprises (absentéisme, turn-over, baisse de productivité…).

Qu’est-ce qu’un risque psychosocial ?
Depuis quelques années est né dans le monde du travail la notion de "risques psychosociaux", qui désigne des troubles se caractérisant par l’apparition chez le salarié de signes, imperceptibles à l’origine, pouvant progressivement s’aggraver jusqu’à devenir pathologiques, avec deux impacts intimement liés : celui psychologique sur le salarié et celui relationnel entre lui et son travail.
Les risques psychosociaux regroupent donc, d’abord le stress, mais aussi les violences, celles externes (clientèle difficile, poste de travail dangereux), celles internes (conflits, harcèlements), l’épuisement professionnel (le fameux burn-out), ainsi que toutes les formes de malaises ou souffrances ressenties au travail.

Le stress au travail, c’est quoi ?
Est souvent évoqué le "bon stress", celui qui stimule, celui qui permet de donner le meilleur de soi-même : « Je ne suis jamais autant bon que lorsque je travaille sous pression » ? C’est vrai. Mais dans une certaine mesure : s’il s’agit d’un enjeu ponctuel, le stress est important mais cesse dès que l’évènement s’achève.
En revanche, ce stress est néfaste, pathologique dès lors qu’il devient chronique ; il a alors un impact sur la santé physique et mentale de la personne.
Le stress professionnel est celui causé par un environnement de travail inconfortable. Il y a stress professionnel dès lors qu’existe un déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement professionnel et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face.  Ce qui nous est demandé dépasse nos capacités, nous ne disposons pas des ressources suffisantes pour faire face aux demandes auxquelles nous devons répondre.
Nous sommes en présence d’un tel stress dès lors que celui-ci s’installe dans la durée et l’intensité. Il n’y a plus de "bon stress" dès lors qu’il est chronique et crée de trop grandes distorsions ; là, il y a bel et bien un trouble portant atteinte à la santé de notre psychologie sociale.  

Quelles sont les manifestations des risques psychosociaux ?
Les pathologies induites sont diverses et variables, souvent concomitantes. Cela va de la perte de sommeil aux troubles musculo-squelettiques, en passant par l’épuisement, jusqu’à la dépression, voire le suicide.
Leurs origines communes sont la perte de confiance en soi, d’estime de soi, la perte de sens aussi : à quoi sert mon travail ? Je suis inutile, je ne suis pas efficace.
En outre, chacun de ces troubles sont susceptibles d’interagir entre eux : le stress peut générer des violences qui à leur tour stressent les salariés.
Les manifestations sont diverses, mais les causes sont souvent communes : organisation du travail, mode de management…

Quelles sont les causes de stress au travail ?
Le monde de l’entreprise change : de plus en plus de travail, de compétition, des changements inédits, une évolution technologique permanente, la pression des actionnaires, des médias ou encore des politiques… Cela génère un sentiment profond d’insécurité chez les employés, insécurité due à une incertitude constante.
Ce nouveau monde de l’entreprise se caractérise par des surcharges de travail, des inadéquations entre la demande de travail formulée et les moyens qui leur octroyés pour le mener à bien. Il peut s’agir d’objectifs insuffisamment définis, de relations difficiles avec la hiérarchie, les collègues, de manque d’autonomie…
Les grandes causes de stress au travail sont donc le contenu même du travail (surcharge, répétitivité, manque de moyens, devoir s’adapter en permanence), son organisation (défaut de clarté dans la distribution des tâches, manque de temps pour souffler), son propre contrôle dessus (permettant d’anticiper sa charge de travail, d’avoir un retour sur les efforts fournis) et enfin la reconnaissance (qui est besoin vital). L’aspect relationnel a également un impact majeur sur le bien-être ou non au travail (soutien de sa hiérarchie, climat d’entente entre collègues).
En outre, le défaut de communication sur le malaise ressenti est de nature à augmenter ce malaise.

Est-ce la faute de l’entreprise ?
Nous l’avons vu, c’est le monde de l’entreprise qui change. Ce n’est donc pas la faute des dirigeants. Néanmoins cela le deviendrait s’ils n’y changeaient rien. En effet, il est essentiel pour les managers d’intégrer l’aspect humain dans leur mission afin de favoriser une organisation du travail favorable. Cela passe par une communication sur l’activité, par une reconnaissance du travail fourni, par l’octroi d’une certaine marge de manœuvre, etc.
Le risque psychosocial s’installe à partir du moment où il y a distorsion entre la latitude, l’autonomie offertes et les exigences formulées, de même qu’entre les récompenses ou reconnaissances obtenues et les efforts fournis.

Le manager doit comprendre que l’enjeu est important car il en va de la santé des salariés certes, mais également de celle de l’entreprise. Car qui dit risques psychosociaux, dit perte d’intérêt pour le travail, donc baisse de productivité, absentéisme. Une entreprise où les salariés vont mal ne peut pas être performante. C’est un constat indéniable. La diminution du stress au travail est donc un enjeu majeur dans la course à la compétitivité. 

A suivre...

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